Marta Silva Coelho
Depuis quelque temps, mes projets sont menés en collaboration avec d’autres personnes, où l’échange devient fondamental et un moteur d’innovation. Les relations avec les autres se construisent sur un plan horizontal, ce qui me permet d’accéder à leurs archives personnelles, à leurs expériences, à leurs souvenirs, avec l’intention de raconter des expériences qui ont une force universelle.
Le thème le plus présent dans mon travail est celui de l’identité, en particulier de l’identité culturelle. Avec les personnes concernées, nous explorons comment cette identité se perd, comment elle peut être reconstruite et quelles sont les différentes influences qui la composent et la rendent si unique.
Pour ce projet, je me suis intéressée à la question des femmes migrantes qui effectuent des travaux domestiques et qui se retrouvent facilement dans des situations de grande fragilité : comme la privation de liberté, qui comprend le retrait de leur téléphone, de leur passeport, les empêchant de rentrer chez elles, ou simplement de sortir de chez elles et de s’exprimer librement avec la famille pour laquelle elles travaillent. Des violences physiques, psychologiques et sexuelles sont également commises.
Comme ces situations se produisent dans l’intimité du foyer, elles passent inaperçues, au point de devenir invisibles. Et c’est précisément sur cette invisibilité que j’ai voulu porter mon attention. En effet, les collages semblent faire preuve d’une certaine discrétion, d’une tranquillité factice. On peut y voir des lettres écrites et des cartes postales qui n’ont jamais été envoyées, faute de pouvoir atteindre un autre endroit et demander de l’aide, ainsi que des images appartenant à mes archives, à ma collection personnelle et à des documentaires consacrés à ce sujet. Les images montrent des corps de femmes dont les visages ont été rendus anonymes et cachés parce que de nombreuses femmes ont été confrontées à des situations similaires et n’ont pas besoin d’être représentées par un visage spécifique.
Les références écrites sont également des témoignages véridiques recueillis dans « My sleep is my only break », publié par Amnesty International en 2014. D’autres références ont été écrites par une femme de ma vie, qui souhaitait partager des moments de grand inconfort en tant que mère, femme migrante et employée de maison. J’ai voulu traduire les textes dans différentes langues afin de toucher un plus grand nombre de spectateurs et parce qu’il s’agit de situations qui peuvent se produire dans des endroits très différents. Ce projet a été réalisé dans l’espoir d’attirer l’attention sur l’indifférence et de rendre plus visible ce qui se passe dans l’invisibilité.
Artistes de la HEAD 2024
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Artistes de la HEAD 2024
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Olha Melnyk (Nina Mári)
Ma pratique artistique est basée sur la recherche sur les processus sociaux. Je considère que la méthode consistant à utiliser des couleurs vives pour mettre en évidence un sujet problématique est très efficace. Après tout, l'œil humain préfère une "belle" image....